Kawaïries et tuyauteries

(Quelque part sur Jeju-do, South Korea, 19-10-2012)

A Jeju-do, on n’a peut-être pas de pétrole mais on a des rochers, du vent et des femmes. C’est en tout cas ce que dit la légende. On a des roches volcaniques, du vent à déplumer ledit volcan (vent qui, à force de souffler, a fini par éteindre le volcan sus cité) (LaGB réfute toute responsabilité  en cas de quinte de toux de géologue consécutive à la lecture de cette explication un tantinet capillotractée) (non mais c’est vrai, en quoi un volcan de lave serait si différent des volcans de purée qu’on faisait refroidir en soufflant dessus, hum ?) (c’est juste le modèle au-dessus, la sauce et les saucisses en moins, c’est tout) (non ?).

On a aussi des haenyo, ces femmes plongeuses, aux coquillages et en apnée, dont la moyenne d’âge frôle les 80 ans et dont le métier disparaitra bientôt, faute de relève. Sans oublier non plus les dol hareubangs, ces statues de pierre, par centaines, à tous les coins de rue et encore un peu plus. Oh ! Et puis on a des oranges, des mandarines et des tangelos, aussi. Par kilos, dans le moindre jardin, sur le plus petit bout de terrain, dans les sachets de thé, les bonbons, les chocolats. C’est qu’il y a de la production à écouler…

Et comme on est rudement fiers de tous ces symboles, on les affiche un peu partout. On recouvre littéralement le moindre lampadaire d’oranges stylisées, on colle des dol hareubangs sur le moindre carré de chocolat (à l’orange) mais aussi les poteaux électriques, les panneaux de signalisation, les bus, les taxis, etc. Et puis, sur les portes des toilettes, on sépare les hommes et les femmes à l’aide d’un dol hareubang mignon et d’une haenyo craquante, masque, filet de pêche, couettes et nez en « e » de rigueur. Alors, forcément, si touriste il y a dans le coin, longue file d’attente il y aura devant les toilettes*. C’est qu’ils sont tellement kikinou-choupinou-croquignolets, ces petits personnages ! Non ? Vraiment ? Oh, come on !

* Et longue file d’attente il y aura aussi dans les toilettes, pour cause de sièges incroyablement-fantastiquement-magiquement-mirifiques. Mais ça, on en reparlera à l’occasion.

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