Cette tower-là, mon vieux, elle est Telstra !

Tout explorateur digne de ce nom vous le confirmera, la définition de repères géographiques précis et l’identification de magasins de chaussures relève de la  première urgence lors de la découverte d’un nouvel environnement. Et ce, d’autant plus si vous débarquez après 32 longues heures de voyage, déphasés, fourbus et gelés, dans un pays qui vous est totalement inconnu, où les gens ne parlent ni votre langue ni l’anglais académique laborieusement appris sur les bancs de l’école, damned !

Your tailor is rich, Brian is in the kitchen, your English is poor and you’re all at sea… Il vous faut donc de toute urgence définir un premier point de repère, un élément rassurant (vous avez perdu votre doudou dans l’avion) qui vous permettra de déterminer, au moins approximativement, votre position dans la ville, vu que les cartes et vous, ça fait rarement bon ménage.

A Canberra, un tel point de repère se définit facilement : la Telstra Tower domine tous les débats, surplombant fièrement Black Mountain et régnant sans partage sur l’espace aérien de la capitale australienne. Inaugurée en 1980 après une bataille acharnée de près de 10 ans entre promoteurs et opposants, elle fait le bonheur des nouveaux arrivants perdus mais également des amateurs de panoramas saisissants et des accros au téléphone portable. Pensée comme monument, elle n’en demeure en effet pas moins un outil de communications, relayant téléphone et télévision à travers tout l’Australian Capital Territory (ACT, l’état dont Canberra est la capitale).

La Telstra Tower, jouant les boussoles rassurantes depuis nos premiers pas hésitants et couvant de son ombre bienveillante le CSIRO, a pris rapidement des airs de bonne étoile veillant sur nos débuts australiens. Il nous fallait donc lui rendre visite sans tarder. Au premier dimanche de beau temps, enfilage de baskets et hop ! nous voilà partis, sac au dos et bille en tête, direction le jardin botanique (et ses kangourous), d’où part le sentier pour la tour. Malheureusement, les perspectives sont parfois trompeuses et aboutissent à des grogneries assez prévisibles :

-          T’es sûr qu’on a pris la bonne route ?

-          J’ai mal aux pieds.

-          J’ai soif.

-          Je te préviens, si tu t’es trompé, je te découpe en rondelles. Et ensuite je divorce. Non mais !

-          Je suis sûre que tu t’es planté de direction…

-          On arrive bientôt ?

-          J’ai faim.

-          N’empêche que j’ai toujours mal aux pieds.

Une heure de sentier sillonnant à travers les eucalyptus et un peu de mauvaise foi plus tard (c’était la bonne route…), nous débouchons au sommet de Black Mountain. Quelques instants pour souffler comme deux vieilles locomotives encrassées et nous filons vers les ascenseurs menant aux galeries panoramiques. La vue est imprenable, nous embrassons tout l’ACT du regard et distinguons même les sommets poudrés des Snowy Mountains. Le sourire béat et les pieds plats, nous regagnons la terre ferme une bonne heure plus tard, vaincus par la petite bise glacée qui souffle sans discontinuer. Quelques dernières photos et nous redescendons tranquillement vers Canberra et un chocolat chaud bien mérité, non sans avoir au passage promis à notre marraine de boulons et d’acier que nous reviendrions bientôt, de nuit cette fois (mais en voiture, Simone).

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