Premier de glacier
(Franz Josef Glacier, South Island, New Zealand, 26-12-2012)
Alors, voyons voir, on en était où, des périples en Kiwiland ? C’est que ca fait un moment qu’on n’a pas causé Kiwi… Ah oui ! On en était restés presque au bord de Franz Josef Glacier… Donc, reprenons, reprenons.
Il y a eu tout d’abord une rivière aux eaux bleu… glacier, une rivière qui roule, qui roule et qui râle un peu, des galets qui roulent aussi dans le courant et qui, évidemment n’amassent pas mousse. Une route qui serpente et se rétrécit, des nuages qui s’amassent, des fougères qui frissonnent, quelques rayons de soleil qui s’ébrouent et des vestes qu’on zippe bien vite en se disant que, quand même, pour Boxing Day, il pourrait faire un brin plus chaud, hein !
Il y a eu foule sur le parking. Enfin, foule… Foule façon Nouvelle-Zélande, s’entend. Entendre par là quatre péquins, trois moutons et deux kéas. Peut-être un bus aussi, parce qu’on est en plein été (il fait donc 12°C et les nuages se sentent comme à la maison) (la vie n’est qu’injustice) et qu’il y a donc plus de touristes que d’habitude.
Il y a aussi des panneaux « Gare au gorille kéa » qui expliquent très sérieusement qu’on ne plaisante pas avec les perroquets alpins grignoteurs de mouton. En tout cas, pas si on tient à ses doigts/capitons/joints de pare-brise.
Il y a une petite balade à faire, oh, trois fois rien, peut-être à peine une petite heure aller-retour, juste de quoi se frotter aux abords du glacier, s’émerveiller un peu… et peut-être aussi servir de casse-croûte au kéa goulu qui rôdera forcément dans les environs.
Il y a un sentier qui sautille dans la vallée et c’est joli. Un peu plus que joli, même, c’est plutôt grandiose, en fait. Le sol est recouvert de galets laissés là par des torrents partis voir ailleurs s’ils y étaient. Des galets qui ne roulent plus et qui, pour le coup, amassent mousse et pas qu’un peu. Qui amassent des mousses, même, des vertes, des jaunes, des rouges. Des mousses et puis des lichens aussi. Parce que galet qui ne roule n’est pas sectaire. Et il a bien raison, le galet immobile, c’est rudement joli, ces tableaux sur roche qui se dessinent au gré du temps.
Il y a des cascades qui font ce qu’elles savent le mieux faire. Arroser le passant qui passe, en gouttelettes ou en averse, selon si le vent est d’humeur joueuse ou non. Entre deux passants, elles ploc-ploquent et elles flic-flaquent aussi, un peu dépitées malgré tout de ne pas avoir plus de casquettes et de baskets à se coller sous la goutte.
Et puis il y a surtout le glacier, évidemment. Qu’on ne verra pas de très près. C’est que le glacier est timide. Il a tendance à fondre comme neige au soleil lorsqu’on le chatouille de trop près. Quelle petite nature… Alors il se couvre au loin, de gris, de bleus, de blancs nacrés, encore un peu de bleu, encre ou ciel. De roches en équilibre plus ou moins précaire, de panneaux aussi. De panneaux qui disent le glacier fragile et puis un peu sensible, le glacier qui tomberait presque en miettes si on insiste trop.
Et puis… il y a comme une petite faim, un petit creux qui dit que pfiou ! les glaciers, c’est rudement intéressant mais le noodle bar du coin, ce serait pas mal non plus. Pis, il y a les framboises à finir, tu sais, le kilo et demi qu’on a acheté en bord de route. C’est fragile, terriblement fragile, les framboises, faudrait voir à ne pas les laisser s’abimer. Allez, zou ! au camping !
Et enfin, il y a eu un kéa, un kéa goulu, un kéa joli, un kéa sautilleur. Qui fait attendre le petit creux, le camping et les framboises (l’affreux) (on ne fait pas attendre les framboises) (non, vraiment). Mais c’est qu’il était rudement mignon, ce kéa-là, tout de même…
Magnifiques photos! Ca donne envie d’y retourner
Merci !
On a une envie folle d’y retourner aussi ! Mais il va falloir attendre un peu