(viens dans le backyard, y a le printemps qui chante)

Les jours jolis, ce sont ces jours de printemps tout jeune, ces jours qui s’ébrouent de la torpeur hivernale et qui fleurissent à tout va, paf ! pouf ! pof !

Et c’est peu de dire qu’on en profite, dans notre nouveau nid douillet, des jours jolis… Ces derniers temps, il y a des brassées de fleurs dans le moindre recoin de jardin, des perruches dodues qui grignotent des graines chaque matin, à six heures quarante-quatre très précisément. Et des perruches qui sèment aussi aux quatre vents, nous offrant un plein parterre de blé, d’orge, de maïs et de tournesol improvisé…

Il y a des petits matins emmitouflés de brume et des nuages qui s’enflamment le soir venu. Des aurores et des crépuscules à compter les coureurs et les joggeurs courageux. Parce que ça serait bien de se remettre au sport mais pfiou ! pas tout de suite, hein !

Il y a des siestes dans le hamac, des barbecues sur le deck entre copains et autant de recettes à tester, à peu près vingt virées par semaine en jardinerie/pépinière/magasin de bricolage. Il y a des parterres de fleurs qi explosent littéralement et des chenilles qui ne savent plus où donner de la mandibule. Un LeGB qui jardine dès potron-minet. Pensez donc, six heures du matin le dimanche (pendant que LaGB, pas folle, écrase du sommeil du juste)… On n’a pas idée !

Il y a un Homer-le-chat qui se saoule à la menthe-aux-chats et qui ne marche plus très droit après ça. Deux humains qui se marrent comme des bossus en observant leur félin chancelant. Cinq variétés de tomates, deux d’aubergines, autant de courgettes, un pied de rhubarbe, des petits pois, des betteraves multicolores, des blettes arc-en-ciel, des courges jaunes, des radis géants, des piments forts, forts, forts et des plus doux, des topinambours. Et puis des fraises, et puis des mûres aussi. Et quelques mandarines dans quelques mois. Du persil par kilos, du thym comme s’il en pleuvait et de la menthe à ne plus savoir qu’en faire. De la marjolaine, de l’origan, de la menthe australienne. Un banksia qui revit après l’hiver et un filao rampant pour aller avec. Parce que les plantes natives, c’est le bien.

Il y a des Jean-Rémi les vers de terre qui ululent de joie à voir le printemps et le potager, des Rodolphe les poissons rouges qui sortent de leur long roupillon, des voisins avec qui causer pissenlits d’une palissade à l’autre. C’est qu’il n’y a rien de mieux que les jours jolis pour enfin rencontrer les voisins. A croire que le jardinage aux aurores est de mise au début du printemps…

Il y a des salades de fenouil à l’orange et à la menthe, des gozleme à la citrouille et des flancs magiques au coco, des soirées à observer les étoiles dans le backyard, des magpies qui nichent et des honey-eaters qui râlent, de longues plages de lecture et encore un peu de jardinage. Une autre sieste dans le hamac, un bouquet de camélias ou de jonquilles pour fleurir la semaine et la maison, des loupiotes jolies pour éclairer un brin le jardin. Un carillon en bambou et qui sait, peut-être aussi bientôt un nain de jardin ou deux (LeGB fait la grimace, LaGB saute de joie) (ahem !).

Il y a des jours jolis, donc, des jours qui font tant de bien après quelques mois bien agités. Mais tout aussi jolis qu’ils soient, ces jours-là, il va bien falloir finir par remettre le nez hors du backyard et reprendre les vadrouilles, que diable ! C’est qu’il nous reste moult lieux à découvrir dans les environs de Canberra et ailleurs. Les tomates pousseront bien toutes seules un week-end ou deux…