Baby, we were born to run
(au pied du cratère Commerson, Réunion, 28-12-2013)
Voilà plus de quatre ans qu’on n’avait pas posé l’orteil sur le petit bout d’île qui nous a vus devenir grands… Et puis, donc, pour Noel, on est rentrés quelques jours faire le plein de tropiques, de famille (et de letchis).
Deux petites semaines passées très, très vite à la Réunion, c’est :
- avoir les oreilles qui chantonnent dès avant d’arriver, à surprendre de-ci, de-là des expressions en créole mauricien puis en créole réunionnais,
- soupirer d’aise, comme toujours, en sortant de l’aéroport, ravis de retrouver les montagnes, les ravines et cette odeur si particulière,
- arriver sur l’ile sous la menace conjointe d’un cyclone et de deux grèves,
- rencontrer (enfin !) un petit bout de deux ans qu’on n’avait jamais vu qu’en photo et s’apercevoir que les neveux et les nièces, ça pousse rudement, quand même !
- retrouver le plaisir des petits déjeuners en famille et de la cuisine à quatre ou six mains,
- marcher pieds nus dans l’herbe (merveille des merveilles !),
- se balader en forêt et guetter le z’oiseau la vierge, le merle péi et le tec-tec,
- boulotter du cari poulet, du ti-jacque boucané, du boucané bringelle, du rougail saucisses, du civet canard, du coq massalé, du civet zourite, du porc gros piments, du sauté mines, des bouchons, des bonbons piment, des bonbons miel, encore un peu de rougail saucisses, le tout arrosé de rhum et de champagne (notre foie tient de l’éponge maintenant) (mais c’était rudement bon) (on a aussi bu un peu d’eau, hein) (m’enfin, pas trop, fallait pas gâcher),
- profiter du flair de PapaLaGB qui chasse l’orchidée sauvage comme personne,
- bien chercher mais ne pas croiser un seul kangourou…,
- monter au volcan au petit matin et voir les sommets s’embraser,
- tremper les pieds dans l’eau mais ne pas avoir le temps de se baigner (une prochaine fois !),
- écouter la brise siffler dans les filaos,
- admirer les temples tamouls et les ti bon dieu,
- faire du coloriage, coiffer des poupées et jouer au foot (la dure vie de tonton-tatie !),
- manger des letchis, des letchis, des letchis, à peu près douze kilos chacun en deux semaines (cette approximation est sans doute dans la fourchette basse) (quand on vous disait qu’on s’est –presque- transformés en gros letchis),
- rigoler comme des bossus en découvrant les dernières trouvailles de chez Pardon,
- prendre à peu près huit kilos chacun (en vrai, on ne s’est pas pesés, on a trop peur de traumatiser la balance),
- repartir un peu plus tôt que prévu, la faute à un cyclone (et avec deux grèves qui commençaient, this is so cliché !),
- se gorger d’odeurs, de vanille, de lave, de sable, de pluie et de forêts,
- faire des batailles de grains de filaos sur la plage,
- manquer d’un poil de ramener trois chatons et deux chiens errants à la maison parce que tout de même, c’est trop triste,
- se partager entre nos deux familles, un peu chez LeGB, un peu chez LaGB et retour (mine de rien, c’est tout un sport !) mais être heureux de profiter,
- filer au marché et se perdre dans les dédales des allées, comme avant, en sirotant un jus de mangue tout juste pressé,
- laisser quelques letchis et une banane pour Papa Noël et voir, le lendemain matin, les traces de son traineau dans le champ d’en face,
- poser façon jeunes mariés en short, claquettes et avec un bouquet de brèdes chouchou qui a ensuite fini en omelette (le bouquet, hein),
- trouver que tout de même, c’est un peu le bazar, la faute à trois ans passés à voir les gens se ranger spontanément en ligne pour monter dans le bus. Et sans tricher s’il vous plait !
- admirer le paysage en parapente (même pas peur !) et filer explorer les tunnels qui courent sous la surface des coulées de lave, casque au front et lampe torche à la main (de vrais aventuriers !),
- discuter de tout, de rien, avoir l’impression de s’être quittés la veille,
- regarder les nuages s’attrouper et faire route vers les sommets en rangs serrés,
- passer deux semaines en claquettes et rapidement retrouver au moins un bout d’accent,
- continuer à se raconter des horreurs en français et se rappeler soudain que, oups ! tout le monde cause français… Dammit !
- ne pas avoir le temps de faire tout ce que l’on voulait mais c’est pas grave,
- et profiter d’un retour en forme de marathon. 72 heures de voyage, qui dit mieux ?